26.6.07

Ce que j'ai dit, ce que j'ai pas dit, ce que j'aurais dû dire et ne pas dire, ce que j'ai envie de vous écrire..

Je ne sais toujours que dire. Il y a quelques temps, un être que j'aimais profondément m'a quitté. Oui, je le serre toujours en rêve. Non, je ne lui en veux pas. Oui, je couve toujours l'espoir de marquer encore un jour son dos de mes étreintes. De toucher doucement ses lèvres, en confort, en confiance. Non, je m'essaierai pas de le convaincre de revenir. Lui seul peut s'en convaincre. Quand il m'a annoncé les tristes lettres de ses intentions, j'ai eu mal. Mal à m'en déchirer l'âme, mal à m'en geler l'air, mal à vouloir m'en expier. J'ai perdu mon souffle en une seconde. J'ai dit que je comprenais, j'ai dit que je respectais sa décision, que je n'essaierais pas de le retenir, et c'était vrai. Je n'ai posé que quelques questions, refusant d'aller trop loin dans ma curiosité de ce qui pouvait l'avoir mené là. Ce qu'il ne sait pas, ce que je n'ai pas dit, c'est que j'avais vécu pareil. L'étouffement qu'on ressent après 2, 3 semaines de fréquentations, quand l'autre entre trop dans notre vie qu'on en ressent le besoin de l'évacuer illico, le sentiment que jamais nous ne serons bien avec personne, que jamais nous ne réussirons à faire taire la petite voix du doute. J'en ai fait l'expérience, avant de rencontrer mon ex, qui est par la suite devenu mon meilleur ami. J'étais folle de lui, jusqu'à ce que je me rende compte que c'était vraiment réciproque, trop réciproque. Ca m'a fait lancé sur un méchant badtrip de "je l'aime-tu, je l'aime-tu pas? J'veux tu ou ben j'veux pas?". En me donnant un bon coup de pied mental là où ça fait mal, je me suis dit un gros FUCK OFF, je fonce de toute façon. Ceux qui sont plus proches de moi connaissent la suite: j'ai vécu un véritable roman d'amour avec un gars extraordinaire pendant 3 ans et demi. Ça, je l'ai tus. Pourquoi, comment j'en ai aucune idée. Peut-être que j'aurais dû parler. Je sais pas trop.

Et donc, je vis un peu sur le radar depuis. Je me lève, je vais travailler, je mange, je discute, je pense, des fois trop à lui. Beaucoup trop. Pourtant, je réussis seulement à sourire ce faisant. Je revois son petit air de malcommode, son nez aquilin joli comme tout, ses grands yeux brun-vert qui toisent les miens, des beaux moments, des fous rires, de l'amour tout plein, du sexe aussi. Des minutes inestimables en richesse dans mon coeur. Je lui ai dit ça. Il m'a rendue heureuse, même en court, même en accéléré, comme je l'avais rarement été. J'étais fière de nous, de notre couple, de lui aussi.

Et quand je pleure, quand je suis triste, c'est qu'il me manque terriblement, que j'envie cette sérénité que j'avais, ce bonheur que je tenais entre mes mains. Je me languis de le revoir, de le toucher, de lui parler, ou d'être là avec lui, tout simplement. Peut-être que je suis juste nostalgique, romantique ou vraiment idéaliste, mais ça me manque un peu, ce tout petit rien du tout, très court, qui m'a propulsé vers les étoiles, mon étoile.

J'en mourerrai pas, oh non, je survivrai comme toutes les autres fois où j'ai cru mourir d'ennui, d'amour, de désir. Mais j'essaierai de vivre pleinement cette peine d'amour, en me disant, comme quelqu'un de sage me l'a rappelé, que ça signifie que j'ai aimé, très fort, et qu'on m'a aimée aussi. Pas assez pour rester, j'en conviens. Mais tout de même, on m'a aimée, et on l'a bien fait en plus, malgré la fin un peu abrupte de l'histoire. Mais après tout, est-ce qu'on ne dit pas aussi que les gens heureux n'ont pas d'histoire?

"je marche à toi, je titube à toi, je meurs de toi
lentement je m'affale de tout mon long dans l'âme
je marche à toi, je titube à toi, je bois
à la gourde vide du sens de la vie
à ces pas semés dans les rues sans nord ni sud
à ces taloches de vent sans queue et sans tête
je n'ai plus de visage pour l'amour
je n'ai plus de visage pour rien de rien"
*Gaston Miron, La marche à l'amour

1 commentaires:

Anonyme a dit...

Good words.